• Episode Sept

    Le Dojo de Trébonnebeuh

    Episode Septième

     

    *Musique angoissante ON*

    Attention. Vous voici parvenus au seuil du septième épisode de la saga du Dojo de Trébonnebeuh. Le chiffre sept étant considéré comme porteur de propriétés magiques dans de nombreux ouvrages, notamment dans la saga Harry Potter avec les Horcruxes et tout ça, vous devez être prévenus des risques que vous encourrez si vous poursuivez votre lecture. 

    "- Harry, dit Ron en le regardant de ses yeux inexpressifs. Tu trouves pas qu'Hermione a changé pendant les vacances ?

    Harry et Ron observèrent soigneusement leur amie pendant quelques instants, avant de découvrir l'origine du problème.

    - Oh, nom d'un Botruc, siffla Harry en ouvrant les yeux comme des soucoupes. Elle en a une sacré paire, dis!"

    Mais Ron ne put lui répondre, tant il était béa d'admiration devant la poitrine avantageuse de la jeune-fille aux épais cheveux. Ils se demandèrent ensuite lequel d'eux deux aurait le plus de chance de réussir à la pécho, et...

    Heu... Gilbert s'est encore trompé de bobine. Je recommence. 

    Les risques encourus si vous poursuivez votre lecture sont: l'apparition de cauchemars et de furoncles, possibilité de perte de cheveux importante, passion soudaine pour la presditigi... presgititi...prestidation... oh, et puis merde. 

    * Musique angoissante OFF*

     

    Nos amis les aventuriers s'étaient installés au bord d'un précipice pour la nuit. Il avait été décidé que l'on établirait des tours de garde, au cas où les gobbelins parviendraient à traverser le rideau de flammes. 

    Aussi, la Barbare fut-elle particulièrement agacée de se faire réveiller par les ronflements de Superman, chargé de la garde entre 2 et 4 heures. La guerrière ronchonna qu'on ne pouvait vraiment pas leur faire confiance, à ces mecs en collants, et s'éloigna bouder dans un coin. Au passage, elle balança un coup de pied dans la masse inerte du chef de groupe, qui ne réagit même pas. 

    Bibi slalomma entre ses compagnons endormis, et s'assit au bord du précipice. Elle hésitait à jeter le super-héros dedans, quant Petit vint la rejoindre, les cheveux en bataille et les traits fatigués.

    " Yo, grommela-t-il en se laissant tomber à ses côtés.

    - Y ronflent, hein ? ricana Bibi en jetant un coup d'oeil à leurs compagnons assoupis.

    - Je me demande lequel d'entre-eux est le pire, répondit Petit, l'air résigné et bougon.

    - Supernana, fit la Barbare.

    Ils échangèrent un coup d'oeil éloquent, et répétèrent:

    - Supernana.

    La jeune fille était allongée de tout son long, étendant jambes et bras, à la mode des étoiles de mer. Rudolphe avait un pied sur la figure, mais cela ne semblait pas le déranger. Les nains sont naturellements immunisés contre les mauvaises odeurs.

    - N'empêche, elle...

    Petit fut interrompu par un grognement. Le bruit résonna longuement dans la caverne, se répercutant dans le gouffre qui s'offrait devant eux. 

    Une fois qu'il se fut éteint, la Barbare demanda, incrédule:

    - C'est la gamine qui a fait ça ?

    Petit secoua la tête:

    - Non, ce n'était pas un son humain. Impossible.

    - Un autre dragon constipé ?

    Bibi sautillait à présent sur place, d'avance enthousiaste à l'idée de gagner de l'expérience. Mais Petit fit vite retomber ses espoirs:

    - Je ne crois pas. 

    Le bruit retentit de nouveau, et cette fois le lilliputien se leva, inquiet:

    - On ferait mieux de réveiller les autres. 

    Mais ils n'eurent pas à le faire. Tirés du sommeil par ce bruit effrayant qui ébranlait les murs de roche, leurs amis étaient tous debout, et échangeaient des coups d'oeils angoissés. Seuls Supernana et Rudolphe étaient toujours couchés. Le nain, bien que réveillé, ne parvenait pas à se détacher de l'étreinte dont l'enserrait la jeune fille.

    - Sortez-moi de là, sortez-moi de là! répétait-il en grognant d'un air méchant.

    - Elle doit te prendre pour Edward Cullen, le Dieu de la Passion Aphrodisiaque, ricana l'Ensorceleuse en se foutant de sa gueule. C'est bizarre, parce-que vous ne vous ressemblez pas du tout, tous les deux.

    Une fois qu'ils furent tous rassemblés, Superman décida de prendre les choses en main. Histoire de prouver qu'il était toujours le chef.

    - Bien. Que faisons-nous ?

    - Tu parles d'un chef! railla la Barbare en se fendant la poire. Un gros niais en collants qui pose des questions en prenant une pause de pédé! 

    Par avance blasé du fait que son amant posait plus de problèmes qu'il n'en résolvait, l'Elfe récita d'une voix lente et encore endormie:

    - Nous avons trois possibilités. La première est de foncer tête baissée en direction du bruit, comme nous l'avons fait pour le Dragéant. La deuxième est de rebrousser chemin, en nous enfuyant en hurlant de terreur, par princippe. La troisième est de poursuivre notre chemin sans prêter attention à ce bruit. Je propose de décider en votant, pour que tout le monde soit content. 

    - Parfait, merci, s'empressa d'ajouter Superman. J'allais le dire.

    Personne ne prit la peine de ricaner, et le vote put commencer. Ce n'était pas la première fois qu'ils votaient, et à chaque fois cela s'était terminé par une paire de baffes. Petit espérait juste que ce n'allait pas être le cas cette fois ci.

    - Moi, j'vote pour la solution 1, déclara la Barbare, ce qui ne surprit personne. (Elle jeta un oeil à Bobo) Et lui il dit qu'il vote aussi pour la 1.

    - Ben voyons, s'exclama l'Elfe avec un faux ton enthousiaste. Comme c'est surprenant! Pour un peu, je danserais la Danse Du Soleil pour exprimer ma surprise éternelle!

    - Ca ne sera pas nécessaire.

    - Je pense que la solution 3 est la plus raisonnable, fit Petit, et l'Ensorceleuse hocha la tête avec empressement. Elle n'avait pas très envie de tuer encore un monstre sans faire exprès, et de se faire zigouiller par la Barbare ensuite.

    - Mari mari ?

    - Elle dit qu'elle veut se trouver un mec parce-qu'elle veut des enfants, diagnostiqua Rudolphe. Mais c'est p'tet pas le moment. 

    - Et toi, tu votes quoi ? intervint l'Elfe en interrogeant le Nain.

    - Moi, j'vote blanc.

    - Ah, mais tu fais chier!

    - Hé hé hé!"

    Au final, il fut décidé que l'on poursuivrait l'avancée, sans prêter attention aux ronflements inquiétants qui émanaient du gouffre. Comme on pouvait s'y attendre, la Barbare n'était pas d'accord. Elle décréta que Superman n'était pas capable de prendre une seule bonne décision, et qu'on ne pouvait pas raisonablement lui faire confiance, surtout qu'il s'endormait lors de ses tours de garde. Alors, personne ne sait si c'était volontaire ou non, mais la guerrière attrapa son pote Bobo par le bras, et sauta dans le vide. 

    "- Mais elle est tarée! s'écria l'Elfe, abatu de tant de bêtise. 

    - On devrait peut-être voir s'ils sont toujours en vie, non ? ajouta Petit sans se mouiller.

    - Nan! ricana le Nain. Ca leur fait les pieds, comme ça! Bien fait pour eux, niah! 

    - C'est de la non-assistance à personne en danger! clama le lilliputien, très mécontent d'une telle lâcheté. 

    - Mais on s'en fout! piailla l'Ensorceleuse. Le monstre puait des pieds et la bagareuse faisait que de me taper!

    - Si tu lui avais pas piqué ses points d'expérience, ça ne serait pas arrivé, tu sais.

    - Mais je l'avais pas fait exprès! 

     

    Plus bas, au fond du précipice.

    La Barbare se releva tant bien que mal, et ôta son haume pour en déloger les gravillons qui s'étaient glissés dedans. Plus loin, elle entendit Bobo grommeler en remettant sa colone vertébrale en place. 

    - Ah! s'exclama la jeune guerrière avec satisfaction, avant d'ajouter en riant: On les a bien niqués!

     

    Plus haut, sur l'escarpement rocheux.

    Petit ayant menacé de déclencher sa fureur sur eux, les compagnons avaient décidé de jeter une corde dans le vide. Personne ne savait vraiment de quoi parlait le lilliputien, mais on ne l'avait encore jamais vu aussi en colère. Franchement, il faisait flipper. 

    - Barbare, barbare! criait-il en descendant le long de la corde, suivi par les autres. On arrive! Tiens bon!

    Il finit par sauter d'un bond alerte sur le sol, et fouilla la caverne des yeux. Ils se trouvaient au fond d'un immense précipice. Des squelettes jonchaient le sol, et des chauves-souris criaient au plafond. Supernana étouffa un cri et se blottit contre son frère, pas plus rassuré qu'elle. 

    - Hum, fit Superman en se raclant la gorge. On dirait qu'ils sont pas là. Ils ont du exploser et disparaitre, avalés par l'Espace-Temps en percutant le sol. Bon, on remonte ?

    Malgré lui, l'Elfe lui expliqua que c'était impossible qu'ils se soient dématérialisés de la sorte, et ce s'ils avaient réellement explosé, on aurait retrouvé des morceaux un peu partout.

    - Ca pue, grogna Rudolphe. 

    Et pour qu'un nain se plaigne de mauvaises odeurs, il faut vraiment mettre le paquet. En effet, il régnait dans le précipice une odeur de chair décomposée et de sueur animale. 

    Des touffes de poil jonchaient le sol, se mélangeant aux squelettes. Petit commença à suivre la trace de ceux-ci, qui semblait remonter en pente douce vers une cavité creusée à même la roche. Impuissants, les autres le suivirent. Moins par esprit de camaraderie que parce-qu'il avait piqué l'auréole lumineuse de l'Ensorceleuse. Au moment où ils parvenaient à l'entrée de la grotte, la Barbare et la Bête en jaillirent, hurlant de toute la force de leurs poumons.

    - Hé! cria Superman. Qu'est-ce-qu'il se passe ?

    - YETIIIIIIIIIIIIIIIIII!

    De nouveau, le grognement furieux résonna dans la caverne, plus proche. Beaucoup plus proche. Une forme immense, sombre, sortit de la grotte à la suite des deux compères. Lorsque la créature passa devant lui, Petit discerna une masse gigantesque entièrement recouverte de poils noirs.

    La Barbare, alourdie par le poids de son équipement, buta sur une pierre et s'écrasa mollement par terre dans un bruit de casserolles.

    - HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA! hurla-t-elle tandis que le monstre courait dans sa direction, prenant appui sur ses poings énormes.

    Cette façon de courir rappellait quelque-chose à l'Elfe. Il tenta de réfléchir, mais la Barbare hurla de nouveau lorsque le monstre ouvrit une gueule béante, dégageant deux canines protubérantes, longues d'au moins vingt centimètres. 

    - Mais ta gueule! cria-t-il. Je réfléchis, merde! 

    Les cris de la Barbare se firent moins bruillants. Personne ne se levait pour aller l'aider.

    "Voyons voir, songea l'Elfe, caressant des doigts une barbe imaginaire. Une bête aussi grande que l'Ourou-Khaï, recouverte de poils longs et noirs. Une gueule garnie de crocs, et deux défenses sortant de cette gueule, aussi longues que mon bras. Et il y a aussi ces cris, et cette façon de se déplacer, assez caractéristique des..."

    - GORILLE! hurla l'Elfe à son tour, stupéfait.

    - Quoi, quoi ? demanda Petit à son tour.

    - Nous avons devant nous le dernier représentant de l'espèce des Gorilles Mutants, poursuivit l'Elfe. Autrement appellé le Démon Majeur de Zandramas, il attaque quiconque le dérange. 

    - Oh merde, soupira Superman. Un Barbare Numéro Deux. 

    A son nom, le démon s'était arrêté, et dardait ses petits yeux pailletés d'or sur le reste du groupe. Il lâcha la Barbare, et s'avança vers eux en utilisant autant ses poings que ses pieds. Une épaisse toison couvrait son corps, mais son visage était humain, hormi la bouche et les oreilles. Celles-ci faisaient assez ridicules, sur une bête aussi énorme. 

    - Qui êtes vous ? lâcha le gorille mutant d'une voix grâve.

    - Merde, il parle! crièrent les autres.

    - D'humbles voyageurs, répondit Petit, tâchant de ne pas laisser transparaître son inquiétude. Nous ne faisons que passer.

    - Oh, oui, navré de vous avoir dérangés, poursuivit Superman avec précipitation. On vous laisse la Barbare pour le dîner, si vous voulez...

    Le démon majeur grogna d'un air menaçant, et frappa du poing par terre. 

    - Je crois que c'est pas ça qu'il veut, souffla Petit à l'oreille de leur chef. 

    - Tu m'excuseras, je n'ai pas l'habitude de marchander avec des macaques!

    Ils s'étaient mis à crier, et le gorille géant poussa un rugissement qui les interrompit.

    - Allez-vous en, fit-il d'une voix sans appel.

    - O-oui, on allait partir, de toute façon! béguaya Superman en attrapant l'Elfe et le Nain par un bras, et de toruner les talons. 

    - Hé...hé! beuglait la Barbare, toujours affalée sur le sol, Bobo à son chevet. Hé! Vous allez pas me laisser crever là ?! Hé!

    Le reste de la compagnie était presque parvenue au pied de la falaise lorsque l'Ensorceleuse sentit une poigne de fer tomber sur son épaule. Elle hurla de terreur en appercevant une pate velue l'aggriper, mais le gorille demanda d'une voix plutôt calme:

    - Tu es une sorcière ?

    Incapable de répondre, la jeune-fille se liquéfiait sur place.

    - Un go..un go... un gorille qui paaaaaaarle! pleurnichait-elle.

    - Tu es une sorcière ? Fais-tu de la magie ? répéta la créature, énervée.

    - Oui, c'est une Ensorceleuse, déclara Petit pour les sortir de cette situation bancale. Mais elle foire tous ses coups.

    Le gorille parut les jauger du regard, souffla par le nez et lâcha Ange. Celle-ci s'affala lentement, horrifiée. 

    - Un sorcier m'a enfermé ici après m'avoir invoqué, poursuivit le gorille. Il n'avait que de très faibles pouvoirs, mais...

    - Excusez-moi, Monsieur le Démon Macaque, demanda Superman, mais... s'il est si merdique que ça, comment a-t-il fait pour vous bloquer dans ce trou, vous une créature si puissante ?

    Le démon baissa la tête, humilié.

    - Il m'a exilé ici en me jetant un sort d'amnésie. 

    - Beh, je vois toujours pas...

    - Je ne sais plus grimper aux murs, et pour sortir d'ici, la seule solution est d'escalader cette paroi. 

    Les compagnons s'esclaffèrent bruillament, en décrétant "hé, mais c'est vraiment trop con!" hormi l'Elfe, l'Ensorceleuse et Petit. Deux d'entre-eux étaient plongés en pleine réflection, et l'une était trop terrorisée pour articuler ne serait-ce qu'un rire. 

    - Que voulez-vous ? demanda prudemment le lilliputien.

    - Que la magicienne me fasse sortir d'ici. En échange, vous aurez la vie sauve.

    - Mmh, ça me parait un marché correct, accepta l'Elfe après s'être concerté avec Petit. 

    Ils s'écartèrent du gorille et se tournèrent vers l'Ensorceleuse, toujours tétanisée et morveuse de partout.

    - Rassure-moi, t'as un sortilège de lévitation ? demanda Rudolphe avec un grand sourire. Sinon, je te jure je te pète la gueule.

    Les pleurs de la jeune-fille redoublèrent.

    Ils réfléchirent à un autre moyen. Il était hors de question de se battre contre cette chose. Même Bobo se ferait anéantir en un clin d'oeil. Et comme l'Ensorceleuse était dans l'incapacité de prononcer ne serait-ce qu'une formule magique -qui aurait foiré de toute façon-,il ne restait plus qu'une seule solution.

    - Il va falloir le hisser là-haut, déclara Petit. 

    Supernana et Rudolphe ricanèrent, prouvant ainsi qu'ils n'avaient aucune intention d'aider. Mais l'Elfe fut très enthousiaste:

    - Avec un treuil ?

    Petit approuva.

    - Il faudrait que le plus agile d'entre-nous grimpe en haut de cette falaise, et fabrique un système de poulie.

    - C'est quoi une poulie ? fit Superman.

    Mais les deux intelectuels de la bande ne l'écoutaient pas. Petit prétextait qu'à eux tous, et avec des ossements qu'ils pourraient trouver dans la caverne, ils avaient de quoi fabriquer le treuil. Restait à dénicher la personne capable de grimper là-haut à la corde, et avec suffisament de rapidité pour que le gorille ne les bouffe pas tous durant ce temps-là. 

    Les regards se tournèrent d'abord vers l'Elfe, qui fut forcé de nier:

    - Vous avez bien vu que j'avais autant de mal que vous à descendre. Mon peuple est agile sur un terrain plat, pas vertical.

    Pus, ce fut au tour de l'Ensorceleuse d'être observée. Mais comme ses larmes redoublaient, on changea vite de cible.

    - Gogotte... souffla Petit, avant de se prendre un filet de bave dans la figure. Le démon le contemplait de toute sa hauteur, et de la salive coulait le long de ses canines protubérantes. Il n'avait pas l'air content.

    - Alors ? gronda-t-il.

    - C'est bon! s'empressa d'affirmer Petit en attrapant Gogotte par le bras. Cette jeune-fille va monter un treuil du haut de la falaise, et nous pourrons vous hisser sans problème. 

    - Faites vite.

    On attacha le sac contenant tout le matériel sur le dos de Gogotte, qui semblait être concentrée, car elle ne caracolait plus et ne pipait plus mot. Pour plus de sécurité, Petit attacha une corde autour de la taille de la frêle créature et de la sienne, et monta à sa suite. Si elle tombait, il aurait peut-être la force de la retenir ainsi.

    Mais Gogotte ne tomba pas. Elle montait avec tant d'agilité qu'elle devait attendre Petit tous les quatres pas, car la corde ne permettait pas un trop grand écart entre eux. 

    Enfin arrivés en haut du précipice, Petit se mit à l'ouvrage: en moins de deux, une poulie fut installée au bord du gouffre, et la corde passée dedans. 

    - C'EST BON! hurla-t-il le plus fort possible. MONTEZ!

    Un à un, les autres grimpèrent à la corde, et une fois rassemblés en haut, la Barbare poussa un long grognement:

    - Onpourrailabandonnerlacesalemonstrepoiluetou...

    Petit, qui avait l'ouïe fine, refusa aussitôt, fort agaçé:

    - Il t'a laissé la vie sauve! Non, je suis désolé, cela ne rentre pas parmi mes principes personnels.

    - Tu sais où tu peux te les mettre, tes principes personnels ?

    Finalement, le démon fut hissé jusqu'en haut. Les autres s'étaient éloignés à une distance de sécurité incluant plusieurs dizaines de mètres. On voyait briller l'auréole de l'Ensorceleuse au loin. Seul le lilliputien était resté accueillir le gorille géant. Celui-ci se hissa à la force de ses bras sur la corniche, et se redressa devant le petit homme. La différence de taille était saisisante: Petit lui arrivait à peine aux genoux. 

    Le démon de Zandramas s'agenouilla et tendit une patte velue. Petit la saisit, et ils échangèrent une poignée de main solanelle. 

    - Je te remercie, gronda le démon. 

    - Il n'y a pas de quoi, répondit Petit. Simple curiosité, qu'allez-vous faire à présent ?

    Le démon grogna d'un air menaçant, et on entendit les autres glapir, plus loin. 

    - Mettre la main sur le sorcier qui m'a emprisonné ici durant toutes ces centaines d'années. Et m'occuper de sa descendance.

    - Sa descen... oh, je vois, ajouta précipitamment Petit en piquant un fard. J'ignorais que vous étiez une femelle... une femme, navré.

    Le gorille eut l'air d'abord stupéfait, puis hésita entre rire ou crier. Il fit un peu les deux:

    - Une femme ? Mais non! Quand je parle de m'occuper de sa descendance, je parle de lui péter les couilles à coups de massue, pas de lui faire des enfants.

    - Aah....

    On ententi la Barbare et Rudolphe ricaner. Décidant de les ignorer, Petit reprit, redressant vaillament son menton:

    - Savez-vous où le trouver ?

    - Il garde la Beuh Sacrée.

    Petit fut parcouru d'un électrochoc, et subitement, Superman apparu à ses côtés, comme attiré par le mot 'beuh'. 

    - La Beuh Sacrée, dites-vous ?

    Le gorille hocha la tête.

    - Nous cherchons justement ce trésor. Est-ce-que vous... vous pourriez nous montrer le chemin ? béguaya Superman, tétanisé devant la stature du gorille qui s'était redressé. 

    - Il semblerait que nous suiviions le même chemin, renchérit Petit. Pourquoi ne pas poursuivre notre route ensemble ? Vous pourriez péter les... enfin, faire ce que vous avez à faire au sorcier, et nous récupèrerions la Beuh sans problème. Nous pourrions vous offrir un part, bien sûr.

    Mais le démon secoua la tête:

    - La Beuh ne m'intéresse pas. 

    - YEEEEEEEESSSSSSSSS!!!!

    - Veuillez l'excuser, soupira Petit, tandis que la Barbare tapait sur l'adolescente, un peu plus loin, pour la faire taire. Supernana est... comment dire... assez attirée par la Beuh. Elle espèrait probablement que vous n'en voudriez pas.

    Le démon, circonspect, ne répondit rien et se demanda s'il ne venait pas de faire une grosse connerie. 

    - Avant toute chose, ajouta Superman, laissez-moi faire les présentations. Vous êtes actuellement en présence de Petit, le lilliputien, et de moi-même, Superman. Je suis le chef du groupe. 

    - Mmh. Je suis Hédouin. Hédouin le Babouin.

    Cette fois-ci, Bibi ne put s'empêcher de hurler de rire. Mais Hédouin sembla peu apprécier.

    - Le barbare veut que je pète les couilles à lui aussi ?!

    - Heu... fit Petit. Il s'agit d'une femme, vous savez. Enfin, d'une jeune femme.

    - Tu ments, petit homme.

    - Je vous assure que non. 

    Le ricanement moqueur de Rudolphe et les 'VOS GUEULES!' de la Barbare résonnaient encore dans la caverne lorsque le groupe, ayant à présent un membre de plus, reprit sa route en direction de la Beuh Sacrée. 

     

    * Voilà la fin de cet épisode, durant lequel nous avons découvert que le terrifiant Démon Majeur de Zandramas n'était rien d'autre qu'un gros yéti poilu répondant au nom de babouin. Wahou. La défonce grave, ici.

    En parlant de défonce... au prochain épisode, j'aurai ma revanche sur Michelle. J'ai déjà réfléchi à un plan d'attaque, que je mettrai en pratique lors de notre prochaine émission. Ca va chier dans les latrine, héhéhé!*

     

     

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