• La Marche Forcée

    Voici une -très- brève nouvelle, écrite un peu 'en touriste' (comprendre que je ne savais pas quoi écrire du tout quand je m'y suis mise...je le fais souvent.), à l'occasion d'un défi organisé sur mon forum d'écriture.

    je ne ferai pas de pub dans cet article, mais sachez que le lien du forum en question (SkyDreams) est présent dans la rubrique 'liens' en bas à droite de la page! 

     

    les participants au défi devaient s'inspirer d'une photo ou de cette citation:

    La citation : 
    Tous ces gens-là sont aveugles, ils n'aiment pas. Thérèse Raquin d'Emile Zola.

    Bonne lecture! 

     


     

    La Marche Forcée

    Les gens sont ignorants.
    Ils courent, courent sans cesse, et tout ça pour quoi ? Pour quoi ?...
    Les gens vivent, mais ne voient pas. 
    Les gens vivent en ne voyant rien, et meurent sans rien n'avoir connu, sans rien n'avoir aimé. Une vie sans couleur ni saveur, une vie de silence et de vide.
    Une vie...

    Lui non plus n'a pas vécu. Lui n'a eu pour toute existence qu'une chaîne de souffrances. Il a subi.

    Les gens croient aimer, les gens se leurent. Ils sont aveugles. Les doigts malfaisants du Silence leur ont arraché les yeux.
    Les gens se taisent, les gens détournent la tête. Ont-t-ils peur ? Ont-t-ils peur quand l'un de leurs semblables abandonne la course, déclare forfait, sort du terrain ? Ont-ils honte, peut-être ? Ils ne voient rien. 

    Lui n'a pas abandonné. Un mauvais joueur lui a fait un croche-pied. Il est tombé. 
    Il ne se relèvera pas.

    Les gens...les gens sont ignorants, vils, cruels entre-eux. Les gens sont.

    Ce qu'ils appellent " vie " n'est qu'une course sans merci, que chacun tente de remporter. 
    Ce qu'ils appellent "amour " avec tant de conviction n'est qu'un leure. La vie, ce n'est pas ça.
    La vie, c'est la tristesse.

    Parfois, les gens craquent et refusent de se relever après être tombé. Parfois, quelqu'un ferme les yeux et s'endorment.
    A coup de matraque, à balle de révolver, à coup de couteau, à dose de somnifères. 
    A l'aide d'un toit en haut d'un immeuble. A l'aide de gravité, à l'aide de bitume, à l'aide de... 
    A l'aide. 

    Depuis cette nuit, cette nuit étoilée, les gens se taisent encore plus, et m'évitent. Ils ont peur. 
    Depuis cette nuit, cette nuit que les milliers d'étoiles faisaient scintiller, le vide de m'atteint plus.
    Je suis le vide. 
    Romain est mort.

    Une vie, une marche trop éreintante ont eu raison de son enthousiasme encore naïf.
    Et puis, le Silence. Le Vide. Ses dernières forces lui ont servi à monter sur ce toit. 
    A-t-il regardé le monde, les gens et leurs misérables vies ? A-t-il pleuré avant de sauter ? A-t-il regretté son geste, avant de percuter le trottoir ?
    A-t-il pensé à moi ?

    Les gens vivent, mais ne voient pas.
    Le suis le vide.
    Romain est mort.

     

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