• L’Étalon Noir m'a fait des misères

    Chose promise, chose due ! Comme je suis une jeune fille d'honneur ("femme d'honneur", ça me faisait un peu trop penser à Corinne Touzet), j'ai sorti une dizaine de paquets de mouchoirs pour vous raconter un épisode traumatisant de ma vie peu avancée.

    Je ne me souviens plus exactement quel âge j'avais, peut-être aux alentours de 9 ou 10 ans... enfin bref. A l'époque, j'étais passionnée par la lecture, et si les livres parlaient de chevaux, c'était encore mieux. J'avais reçu à mon anniversaire la trilogie de l’Étalon Noir, que je surveillais du coin de l'oeil à Leclerc depuis un petit moment déjà. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’Étalon Noir, je vais vous résumer l'histoire. Alec, un pré-adolescent américain (avec un prénom improbable, nous sommes d'accord), se trouve sur un bateau en compagnie de son papa. Figurez-vous que sur ce bateau se trouve également un étalon noir, magnifique, qu'Alec parvient à amadouer avec des morceaux de sucre. Malheureusement, le cargo subit une tempête et coule irrémédiablement vers le fond. Le papa d'Alec meurt, mais le jeune garçon parvient à survivre, et nage plus ou moins jusqu'à une île déserte (le genre d'île immense, pleine de sable, de crabes, de rochers, de falaises, sans arbre ni point d'eau, la galère quoi). Oh ! Mais quelle surprise ! Le cheval a également réussi à s'y rendre ! Ah, làlà, quelle veine il a cet Alec ! 

    A force de patience et de détermination, Alec parvient à dompter l'animal, et au bout d'un mois (je crois), un bateau de pêcheurs passe dans le coin et les ramène sur le continent. C'est donc ainsi qu'Alec retrouve sa maman, les hamburgers, l'école et les jeans, après s'être exclusivement contenté de la compagnie d'un cheval cinglé, d'algues et de pêche dans le lagon avec une lance bricolée. 

    Black (c'est ainsi qu'Alec a nommé l'étalon, nous ne ferons aucune remarque sur l'originalité de ce prénom) s'enfuit de chez la maman d'Alec, et c'est plus ou moins comme ça qu'ils font la connaissance de Henry, un vieil entraîneur de chevaux de course à la retraite. De fil en aiguille, ils entraînent Black clandestinement, Alec passe son temps à serrer des balles de base-ball pour muscler sa poigne (c'est que Black est un cheval très fougueux), puis je ne me souviens plus vraiment pourquoi, ils inscrivent Black à une course. Mais c'est vraiment LA course de l'année, celle où concourent seulement trois chevaux :  les deux plus rapides du monde, et Black. Devinez qui gagne ?

    Quelques mois plus tard, alors qu'il est actuellement le cheval le plus rapide du monde, Black est kidnappé par des... des... des gens bizarres, qu'on sait pas vraiment qui c'est. Il se retrouve en Afrique, et Alec part à sa poursuite. Je rappelle que notre cher ami est alors âgé de seulement 14 ans ou moins. Il part donc à Casablanca TOUT SEUL, puis dans le désert, parce-que Black est son seul ami, et blablabla (d'un côté, vu comment il est relou, ça m'étonne pas). Alec passe des journées/nuits difficiles dans le désert, et l'auteur du bouquin met vraiment la gomme sur le fait que : a) Alec a soif, b) Alec est seul, c) Alec a très soif, d) Alec RISQUE DE MOURIR, e) Alec est tout seul au milieu du désert, assoiffé, mort de faim, sa tête est sur le point d'exploser. Enfin, vous voyez le topo, y a au moins vingt pages comme ça, où l'auteur décrit en se délectant la détresse du jeune garçon et le soleil qui lui cogne dessus. 
    Enfin bref, je m'égare : Alec retrouve Black, qui a en fait été kidnappé par ses anciens propriétaires, donc en gros ils ne font que récupérer ce qui leur appartient déjà. Black participe à une course du désert, mais c'est Alec qui le monte parce-que son cavalier habituel (la fille du maradja je ne sais pas quoi), il ne l'aime pas et le fait tomber tout le temps. Black gagne la course, et pour le remercier, le maradja au nom imprononçable offre à Alec l'un des bébés de Black, qui sera noir et s'appellera... Satan. Et non, Alec n'a toujours pas énormément d'imagination pour les prénoms (le prochain se serait peut-être appelé Lucifer ou Boule de Suif, qui sait). Ce livre est définitivement plein de rebondissements. Juste pour le plaisir, voici quelques autres chevaux principaux de la saga (oui, je me régale et je ricane toute seule devant mon écran, mais j'assume).

    Black Pearl, la fille de Black (comme le bateau dans Pirates des Caraïbes)! Flamme, l'éternel rival de Black ! Feu de Joie, l'un des fils de Black ! Napoléon, un cheval de trait qui est copain comme cochon avec Black ! On assiste vraiment à un défilé de noms clichés, avouez-le ! "FLAMME", quoi ! Seul le papa de Black, Ziyadah, gagne mon respect. Mais il est mort.

    Bon, après y a une troisième partie avec un incendie, une course effrénée entre Black et Satan, et finalement c'est Black qui est le plus rapide, mais Henry ne veut pas croire Alec, parce-qu'il n'a jamais aimé Black, et Satan c'est son chouchou et voilà et puis c'est tout. Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse. 

    A l'époque où je lisais cette trilogie, donc, je lisais le soir, ou plutôt la nuit. Seule. Dans une grande chambre obscure. J'étais très influençable, il suffisait d'un rien pour me faire rougir ou pleurer, mais jamais encore un livre ne m'avait fait peur. Pourtant, la traversée du désert dans la deuxième partie du bouquin, la dévotion d'Alec, son amour pour son cheval, son courage, toussa toussa. Ce passage en particulier me faisait peur, mais j'étais en quelques sorte hypnotisée, tout ça me fascinait, comprenez-le : c'était le premier roman que je lisais où le gentil risquait de mourir. C'était un truc de dingue ! Dès que j'éteignais la lumière pour dormir, j'avais l'impression que tout était décuplé : le "hou-hou" de la chouette dehors, ma respiration, la télévision dans la pièce en bas, et... les battements  de mon coeur. Et bien sûr, quand on s'endort, notre rythme cardiaque ralentit, et ça, je le sentais, ou plutôt : je l'entendais. Or, dans le bouquin, il y avait une énorme description, réservée... aux battements de coeur d'Alec qui deviennent siiii leeeents, siiii profoooonds, comme s'il allait mouuurriiiiir. Je le vivais très mal. Au bout du compte, je finissais souvent par descendre me caller entre mon papa et ma maman à la télévision, et je leur racontais mes mésaventures. Les pauvres, ils devaient me pendre pour une folle furieuse. Et quand j'étais suffisamment fatiguée pour ne plus m'écouter, c'est à dire aux alentours de 14h, je daignais enfin aller me coucher. Ca a duré un bon mois cette histoire, c'était vraiment n'importe quoi, quand j'y repense. 

    Il n'empêche, j'ai toujours gardé une petite tendresse pour cette saga, même si c'est assez improbable (pauvre Alec quand même, il a un prénom tout moisi, son papa meurt noyé, il passe un mois sur une île déserte, personne ne le croit quand il dit que son cheval c'est le plus rapide du monde, et puis le-dit cheval se fait kidnapper et manque de finir brûlé dans un incendie. Le pauvre. 
    Mais à la fin, j'ai fini par vendre ce livre 1€ à une fillette qui n'avait pas assez de sous pour le payer au prix que j'avais fixé. J'espère qu'elle dormira mieux que moi.  

    « Où ça parle de Twilight et de bourgeoisie dans le même article.Tarpaud, go ! »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 18 Novembre 2012 à 11:37

    Ah, je m'en souviens de celui là !
    J'ai toujours les deux gros bouquins de trois histoires, un bleu et un orange.
    Mon préféré, c'était celui dans le désert ^^. Les autres, je ne m'en souviens même plus ^^'. Mais je me souviens effectivement qu'il y avait pleiiiin de passages de description trop longs, des fois, je zappais jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose (je sais, c'est pas bien...).

    Mais, t'aurais pu vendre ton bouquin avec des transquilisants... on sait jamais ^^'.

    2
    Grabouilleuse Profil de Grabouilleuse
    Dimanche 18 Novembre 2012 à 12:30

    Ah je ne suis pas la seule  J'ai appris plus tard qu'il y avait une autre trilogie en orange, mais j'ai eu la flemme de creuser un peu plus loin (et puis j'étais passée dans ma période "Harry Potter".

    Quand j'ai relu le bouquin un peu plus tard, je zappais aussi les descriptions, parce-que parfois c'était vraiment lourdingue ^^"

    Haha, les tranquilisants ! x) 

    3
    Dimanche 18 Novembre 2012 à 13:16

    Oui, la trilogie en orange, dans mes souvenirs, je crois qu'elle est plus axée sur Satan (avec un retour de Black ou quelque chose comme ça) et la création d'un élevage par Alec et l'entraîneur. Le seul truc dont je me souviens, c'est d'un élevage qui prend feu.

    Et puis, j'ai lu les 6 histoires du coup... avant de m'apercevoir que je n'accrochais pas tellement ^^'.

    4
    Grabouilleuse Profil de Grabouilleuse
    Dimanche 18 Novembre 2012 à 17:06

    Ah oui, on parle bien de la même chose alors ! 
    A l'inverse de toi, moi j'étais trop fan de l'histoire : j'ai acheté presque tous les livres "l'étalon noir" de la bibliothèque verte, ainsi que ceux de Flamme et de Feu de Joie 

    5
    Lundi 22 Avril 2013 à 20:43

    Coucou ! :)

    C'est le première article que j'ai lu de toi, et j'ai vraiment surkiffé !! :D

    J'ai adoré comment tu as décris tout ça ! Franchement, c'est dur à penser qu'en fait, tu aimes (ou as aimé) ce livre !!

    Je suis d'accord avec toi, les nom des chevaux son vraiment pourris, par contre, le nom du gars, là, Alec, j'aime beaucoup moi ! Bon, c'est vrai que c'est un peu défréchit... mais j'aime bien les vieux noms, donc ça va ! :P

    J'imagine ce que tu devais ressentir ! Je penses qu'on à tous eu une peur qui ressemble quand on été enfant ! Par exemple moi, j'ai toujours eu peur, dans le noir ou seul, qu'il y ait un voleur...! Alors je me dêpecher vite d'aller chercher ce qui m'interesser dans ma chambre et sorter en courant... --" (Rappelon qu'il n'y un qu'un petit couloir qui s'éparait ma chambre de celle de mes parents... (Un couloir de 10m, grand max...)

    Mais quand même, j'arrive pas à croire qu'il y ait une de ses filles qui s'appelle Black Pearl !!

    6
    Lundi 20 Mai 2013 à 13:48

    Encore un point commun : la lecture. Je lisais énormément étant petite, surtout des livres de chevaux, ma passion depuis bientôt 10 ans. Moi aussi j'ai lu l'Etalon Noir, mais ça remonte loin...

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