• Episode Trois

    Le Dojo de Trébonnebeuh

    Episode Troisième

     

    L'auréole teintait l'endroit d'une lueur dorée, plutôt peu coordonnée avec le style sanglant qui régnait ici. 

    Les murs étaient maculés de sang séché, et le sol jonché de squelettes de créatures toutes plus variées les unes que les autres. Humains compris.

    Les ossements craquaient sous leurs pieds hésitants, et leur nez réclamaient un cesser le feu: il régnait une puanteur horrible, un mélange d'essence de pieds de vagabond et de déjection de gargouze. 

    Tandis qu'ils se bouchaient le nez, ils commencèrent à discerner une forme indisctinte à travers l'épais rideur de souffre qui remplissait la caverne. Un ronflement vint ébranler la galerie.

    - Au nom de la pipe de Maugrouf, chuchota Petit. C'est...

     

    - ...une crotte de nez géante.

    L'Elfe fusilla Supernana du regard, et répondit:

    - C'est un Dragéantimus Draconifus Mineralus. Aussi connu sous le nom plus courrant de Dragéant, ces créatures ressemblent à des dragons trois fois plus grands que la normale, et possèdent des avant-bras plus développés que leurs cousins. Ils naissent à partir d'oeufs, et une fois sortis, ils rampent jusqu'à la caverne la plus proche, guidés par un instinct grégaire. Là, ils entrent en hibernation et passent la grande majorité de leur vie à dormir. Ils se réveillent de temps à autre pour se nourrir, principalement des animaux passant à proximité. Ils sont pacifiques et attaquent uniquement lorsqu'ils ont faim, ou quand ils se sentent menacés. De plus...

    - C'est pas vrai! ronchonna la Barbare. On a une encyclopédie sur pattes, et en plus c'est un Elfe.

    L'intéressé prit un petit air pincé, et Superman crut bon d'intervenir:

    - Restons calmes, restons calmes. Nous n'avons qu'à éviter cette bestiole et poursuivre notre chemin, et voila tout.

    - Non mais tu rigoles! Cette bebête donne des tas de points d'expérience!

    - Oui, et elle a des dents vachement pointues, aussi, fit Petit d'un air inquiet. 

    - Le nain a raison, ajouta Superman: fuir est la meilleur chose à faire si nous voulons rester en vie. Personnellement, ça me ferait un peu chier de crever maintenant, mais...

    - Y a pas de mais qui tienne! Je vais buter ce dragon et puis c'est tout.

    - Fais attention, mon amie! s'écria l'Ensorceleuse. S'il est vraiment constipé, et qu'il relâchait ses sphincters d'un coup, tu te retrouverais enfouie sous une montagne de...

    - Mais qu'elle se taise! fit l'Elfe. On vient de manger!

    Ils opinèrent tous du chef, et la jeune femme blonde se détourna et partit bouder dans un coin. Après tout, elle voulait juste donner un coup de main. S'ils voulaient finir ensevelis sous un monticule de crotte, tant pis pour eux.

    La Barbare parlementa un moment avec l'Ourou-Khaï, et lorsqu'ils semblèrent avoir pris une décision, elle se tourna vers leur chef et décréta:

    - Bobo est d'accord avec moi. Il veut buter ce dragon. Alors ce qu'on va faire, c'est que vous allez vous assoir, prendre des photos pendant qu'on se bagarera, et ensuite vous les mettrez en ligne sur Facebook.

    - C'est hors de question, fit Superman. Vous allez finir en chair à pâté.

    - Tu t'inquiètes pour moi ?

    - Non, mais ça me ferait chier de ramasser après.

     

    Au même moment, Ange, qui s'était éloignée fort contrariée, tapotait le mur avec ostentation pour passer sa haine. D'abord, l'Elfe lui piquait son coup en dormant avec Superman, et maintenant on rejetait tous ses conseils! Si elle faisait des efforts, ils devaient en faire de leur côté aussi. Depuis son plus jeune âge, personne ne la prenait au sérieux. Pour les gens, elle n'était que la jeune fille blonde (en plus) un peu naïve et simplette, plutôt bien gaulée mais néanmoins stupide. Plus agacée encore en repensant à cela, elle donna un coup de pied rageur dans le mur. 

    Ce qu'Ange ne savait pas, c'était que les ronflements du Dragéant avaient fragilisé la roche environnante, au long des années. 

    Le coup qu'elle porta sur le mur se mua en une vibration qui monta vers le plafond en allant grandissante, et percuta les stalagtites qui pendaient là-haut. Quelques chauves-souris s'enfuirent à tire d'ailes, sentant le danger venir.

     

    Le reste du groupe discutait toujours à voix basse pour décider si oui ou non il fallait attaquer ce fichu dragon, lorsque des petits cailloux tombèrent sur la tête de la Barbare.

    - Qui c'est qui a...

    Elle ne put terminer sa phrase, car une énorme stalagtites tomba, et s'effrita en une centaine de morceaux de roche qui les mitraillèrent.

    - A l'abri! hurla Superman en couvrant sa tête de ses bras, comme si ça pouvait changer quoique-ce-soit. Ils se réfugièrent rapidement dans une infractuosité du mur, et observèrent la scène avec un mélange de terreur et de dépit. 

    Les roches pointues tombaient toujours, comme une pluie mortelle, et se fracassaient au sol en mile morceaux. Ce cataclysme s'accompagnait d'un bruit d'apocalypse, qui martyrisait leurs tympans. 

    Lorsqu'enfin la mitraille cessa, les membres du groupe rouvrirent les yeux et écartèrent leurs mains de leurs oreilles. Il était impossible d'y voir quelque-chose, car une fumée de poussière flottait à présent dans la caverne, et ils se mirent tous à tousser, et c'était à celui qui crachait ses poumons le plus loin qui gagnait.

    Enfin, ils distinguèrent la silhouette du Dragongéant qui, assoupi, n'avait pas pu éviter la chûte mortelle des stalagtites. L'une d'entre-elle avait perforé son crâne pointu, et un mélange de sang et de cervelle se répandait autour de sa tête énorme. 

    Leur regard fit le tour de la grotte et alla jusqu'à l'Ensorceleuse, toujours debout dans son coin, les cheveux hirsutes et le visage couvert de poussière, affichant une mine stupéfaite. 

     

    - C'est génial! Elle nous a fait gagner plein d'expérience! s'enthousiasmait la Barbare.

    Ils avaient repris leur route, après avoir découvert un escalier dans la caverne. Ils venait de descendre au niveau inférieur, ce qui les rapprochait un peu plus de la Beuh Sacrée. C'était chouette, et tout le monde était content.

    - Heu...pas vraiment, fit néanmoins l'Elfe en toussottant.

    - Si. Elle fait partie du groupe, elle l'a tué, nous partageons les points d'expérience. 

    - Non, ce n'est pas comme ça que ça marche...

    La Barbare fronça les sourcils. Les autres jugèrent prudent de s'éloigner d'un pas de la guerrière. Juste au cas où. Ils avaient fini par comprendre que ses froncements de sourcil étaient souvent suivis de gros problèmes, nottament de baffes.

    - Explique moi, bouffeur de salade. Je vois pas pourquoi la pute gagnerait des points, et pas nous.

    - C'est pourtant simple. Ange a beau faire partie de l'équipée, elle n'en a pas moins tué le Dragongéant toute seule. Nous étions en train de parler, souvenez-vous. Pour partager l'expérience entre tout le monde, il faut que chacun porte au moins un coup à l'ennemi. Donc elle récolte tous les points.

    La Barbare s'arrêta, fixa l'Ensorceleuse en écarquillant les yeux.

    - La saloooope! 

     

    - J'ai pas fait exprèèèèès, piaillait l'Ensorceleuse en courrant autour du feu de camp. 

    Ils s'étaient installés pour déjeuner (et surtout parce-qu'il était impossible d'empêcher la Barbare de frapper Ange, donc ça retardait quelque peu leur avancée de toute façon) dans un recoin suffisament grand pour qu'ils s'allongent tous, et assez haut pour qu'ils se tiennent debout. Enfin, la Bête devait se pencher un peu, mais personne n'avait jugé utile de lui demander son avis. Un trou était ménagé dans le mur, donnant sur un genre de conduit de cheminée. Ainsi, ils n'étaient pas étouffés par la fumée de leur feu, et Petit en avait profité pour faire griller des pains aux céréales. La Barbare avait répliqué que même si ça n'avait pas l'air bien consistant comme repas, ça avait l'air bon. Mais quand il avait expliqué que c'était une nourriture d'Elfe, elle avait refusé d'y toucher, de peur d'attraper "le virus des bouffeurs de salade".

    - Je m'en fout que t'ais pas fait exprès! Tu m'as volé mes points d'expérience! braillai celle-ci en poursuivant l'Ensorceleuse, la hâche au clair.

    l'Elfe et Superman mangeaient face à face en s'échangeant des regards émamourés -et parfaitement écoeurants. 

    Supernana somnolait dans un coin, ses écouteurs profondément enfoncés dans les oreilles.

    Bobo chantonnait à mi-voix en grattant un peu de mousse sur le mur.

    Petit s'ennuyait.

    Il finit par demander:

    - Quelqu'un sait à quel pallier se trouve la Beuh Sacrée ?

    Par 'quelqu'un' il pensait plus ou moins à l'Elfe. D'ailleurs, celui-ci sauta sur l'occasion, ravi de pouvoir prouver une fois de plus à quel point il était cultivé et intelligent.

    - La légende dit que le trésor est dans la dernière salle du dernier couloir du dernier pallier du Dojo. Mais comme ce n'est pas très clair, j'ai jugé utile de faire quelques recherches avant de partir en quête de la Beuh Sacrée. 

    Il marqua une pause théâtrale pour bien profiter de son effet.

    - Et...?

    - Il y a six-cent-soixante-six palliers. La Beuh se trouve au dernier.

    La mâchoire de Petit tomba jusqu'à ses pieds. Superman ne faisait pas joyeuse figure non plus.

    - Je plaisante! s'esclaffa l'Elfe, apparament ravi de sa bonne blague. Il y en a seulement treize. D'ailleurs, vous remarquerez que dans ce genre d'histoire, le nombre sacré est toujours treize, comme minuit est l'horraire le plus courrant pour le dénouement des histoires de contes de fée. Et...

    Petit et le super-héros poussèrent un profond soupir de soulagement. Puis ils cessèrent d'écouter l'Elfe. Les contes de fée, c'était bon pour les tapettes. *Ah parce-qu'ils n'en sont pas, peut-être ? Oups, excusez-moi, Michelle. J'ai...comment dit-on, déjà ? J'ai outrepassé mes droits, voila.*

    Ils partirent tôt après déjeuner, pour poursuivre leur quête. Tous avaient pour recommendation de fouiller les lieux du regard, au cas où un escalier s'y cacherait.

    La Barbare en trouva un rapidement, et l'Elfe ne put s'empêcher d'émettre des réserves.

    Il pensait que découvrir un escalier aussi rapidement après le dernier était probablement un piège, destiné à tromper les explorateurs du Dojo. La Barbare se contenta de hausser les épaules.

    L'Ensorceleuse, trop empressée de prouver sa valeur au chef de la bande, s'empressa de se proposer pour vérifier le bon état des marches.

    - Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, fit Superman. 

    L'Elfe hocha la tête avec circonspection, pour appuyer ses dires. 

    "Rien que pour faire chier l'Elfe, je vais y aller", pensa l'Ensorceleuse. Elle trouverait bien un moyen pour lui faire porter le chapeau, si jamais il arrivait quelque-chose de facheux.

    Alors que tout le monde observait ses mouvements avec angoisse, elle sauta à pieds joints sur la première marche. Tout le monde retenait son souffle.

    Bizarrement, il ne se passa rien. Revigorée, gorgée de prétention, Ange continua à descendre l'escalier, marche par marche. Ce fut seulement vers le millieu de la traversée que les marches disparurent pour laisser place à un gouffre sans fond.

    Sans fond, ok, mais on entendit quand même le 'BAM' que fit l'Ensorceleuse en atterrisant sur le sol.

    - J'suis tombée, aidez-moi! piailla-t-elle.

    - Mais quelle conne! ronchonna la Barbare, bien qu'elle l'eut encouragée à descendre l'escalier.

    - On va vous envoyer une corde! cria Superman. (Il se tourna vers les autres:) Quelqu'un a une corde ? 

    Ils échangèrent un long regard. La Barbare jugea intéressant de faire une remarque constructive:

    - C'est dans ces cas là qu'on regrette de pas avoir un vrai nain à portée de main. On aurait pu tresser les poils de sa barbe, et hop.

    " C'est dans ces cas là qu'on regrette que tu ne sois pas sourde, muette et aveugle, pensa Petit. Une petite dague entre les deux omoplates, et hop." Mais bien sûr, il n'osa pas le dire tout haut.

    - Elle vient, cette corde ? répéta l'Ensorceleuse.

    - Heu...elle risque d'attendre un moment, damoiselle! fit leur chef d'un ton chevaleresque. Mais ne craignez rien, nous assurons votre sécurité!

    - Sécurité, mon cul! entendit-on.

    On se creusa la cervelle de conserve, mais aucune idée de génie ne vint. Au bout d'un long, très long moment, Supernana, qui était appuyée nonchalament contre le mur et mâchait un bubble-gum -le même depuis le début de cette épopée, elle le collait derrière son oreille lorsqu'elle avait mal aux mâchoires- jugea le moment opportun et déclara:

    - Hé le vieux, si tu cherches une corde, y a mes ch'veux.

    - Ses cheveux ? répéta l'Elfe. 

    - Y sont bien trop courts, ses tifs! gueula la Barbare. On ferait mieux d'abandonner cette traitresse à son triste sort et se barrer!

    La brute n'avait toujours pas digéré que ce soit la jeune fille blonde qui récupère toute l'expérience gagnée par la mort du Dragéant. 

    - Ne m'abandonnez pas, ne m'abandonnez pas!

    - Tu te souviens, frangin, je les ais coupés y a genre, un mois et quelques. 

    - Ne me dis pas que tu les as gardés ?! fit Superman, ahuri. 

    - Bah si. Y sont cools. J'aurais toujours pu les recoller.

    On passa outre le fait qu'elle voulait recoller des cheveux un à un, et s'intéréssa plutôt à la longueur des cheveux en question.

    Supernana les sortit de son paquetage et les déroula amoureusement. Ils étaient d'un noir lustré qui scintillait à la lueur des torches -vive les feux de camp. 

    - Au bahut, on m'appelait Raiponce. Je sais même pas qui c'est, cette Raiponce.

    - Une fille avec de longs tifs, probablement, fit la Barbare en haussant les épaules. 

    - Possible.

    Superman lança les cheveux dans le vide, et on entendit 'spouf', puis 'aïe!'.

    - Je crois qu'elle les a reçus, fit l'Elfe d'un ton docte.

    Lorsqu'enfin la jeune femme fut remontée, l'Elfe ne se fit pas prier pour lui mettre les points sur les i, avec le ton du professeur à l'élève.

    - Quand on dit que c'est dangereux, c'est que c'est dangereux. Il faut toujours écouter ses par...aînés.

    - Ca va ? demanda Superman plus chaleureusement.

    - Oui. Enfin ça irait mieux si cette crevure de bouffeur de salade ne m'avait pas faite tomber!

    L'intéressé se récria qu'on l'accusait toujours, que ce n'était pas juste. Petit demanda:

    - Avec quoi t'a-t-il poussée ?

    - Il m'a poussé le dos avec sa lance!

    - Sa lance ? Quelle lance ? Il a un arc et des flèches!

    - Oui, 'fin j'ai senti un truc pointu dans mon dos!

    - Mais c'est faux! Vous n'allez tout de même pas la croire, elle raconte n'importe quoi! Le choc  a dû causer des dommages à son cerveau.

    - Tu t'en sortiras pas avec des mots aussi minables!

    - Susucre, tu ne vas tout de même pas la laisser dire ? s'écria l'accusé en regardant Superman avec de grands yeux scandalisés.

     

    Ce fut l'apocalypse.

    Le regard de la jeune fille blonde se fit haineux, elle crispa ses mains, si bien qu'on aurait dit des serres. Le muscle de sa mâchoire saillait sous sa peau crêmeuse.

    - Susucre ?! SUSUCRE ?!

    Elle poussa un grand cri, qui ressemblait un peu à: "AAAAAYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!"

    avant de se jeter sur l'Elfe et de lui taillader le visage avec ses griffes...heu pardon, ongles. 

    Elle prononça une incantation, et une boule de feu fusa vers sa victime, qui eut juste le temps de se baisser pour ne pas finir carbonisé.

    Le reste de l'équipée jugea plus prudent de retenir l'Ensorceleuse le temps que celle-ci se calme, et la Barbare se proposa (dans un élan de bonté) pour maitriser la jeune fille, qui balançait sortilèges et coups de pied à tout va. Lorsqu'elle fut calmée, elle cessa de gesticuler inutilement et fondit en larmes:

    - Personne ne m'aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiime!

    Petit lui serra bravement la main, mais sans grand effet. De nos jours, les jeunes filles ont une préférence certaine pour les grands jeunes hommes, élancés et musclés, et le gentil lilliputien n'avait rien de tout cela. Il avait pour seul atout de posséder un visage avenant et agréable, quoique un peu naïf et dénué d'intelligence. 

    - Allons, allons, pousuivit Petit. Vous savez bien que c'est faux. Allez, nous allons traverser cet escalier coûte que coûte, et tout ira bien, vous verrez.

    Et effectivement, la Bête lança une corde par-dessus l'abîme béant, et ils purent tous traverser sans encombre. L'Ensorceleuse s'appuyait toujours à l'épaule de Petit qui, s'il avait compris qu'il ne parviendrait pas à pécho la jeune fille, continuait d'être gentil. C'était dans sa nature. *Tapette.*

    Ils marchèrent moins longtemps que la veille, mais ne pouvait s'empêcher d'être contents. Un nouveau pallier venait d'être franchi, leur avancée prenait un tournant agréable. Même si l'Elfe avait la tignasse un peu brûlée, et de vilaines marques rouges sur le nez. 

    Mais il avait le bon sens de ne pas être rancunnier, et se contentait d'éviter l'Ensorceleuse autant que possible. Bien sûr, la maneuvre était un peu perturbée par l'étroitesse des couloirs, qui faisait moins de deux mètres de large. 

    A la fin de la journée, le lilliputien et l'Ensorceuleuse étaient copains comme cochons. Le vouvoiement n'était plus de mise, et Petit était négligament étendu sur les longues jambes élancées de la jeune fille blonde, qui avait relevé le pan avant de sa robe.

    - Tu vois, disait-elle, grâce à ma cire Veet, les poils partent bien plus facilement. Il n'en reste presque plus.

    Les lilliputiens, faisant partie du très VIP groupe des races à faible pillosité, avec les Elfes et les jeunes filles, avaient les jambes très douces. Ange les admirait:

    - Holala! Tu en as de la chance! Une vraie peau de bébé.

    - Et ils ne poussent pas, disait l'intéressé d'un ton pas peu fier.

    La Barbare les regardait avec une moue dégoutée. Pour elle, un guerrier n'était pas un guerrier si son corps n'était pas couvert de poils. Elle exhiba ses guibolles hérissées, et les deux compères se carapatèrent dans un coin de la grotte dans laquelle ils avaient monté le campement. La nuit serait longue.

    *Hep hep hep, une bonne chose de faite. Dites-moi, Michelle...vous ne voulez toujours pas coucher...dîner avec moi ? Non ? Dommage. Vous savez, j'aurai mis une capo...payé l'addition. Je suis un gentleman, moi. Oui je sais, vous avez raison, on ne dirait pas, comme ça, mais, hein... l'habit ne fait pas le moine, comme on dit, haha! Comment ? Vous refusez de sortir avec un rustre de mon espèce ? Mais c'est du racisme! Humpf. Bon, promis, je vais faire un effort. A demain, Michelle.*

     

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